La voie du fleuve est traditionnellement l’une des voies d’échanges et de transport par excellence du territoire guyanais. Le grand projet de transport fluviomaritime de la CACL représente un nouveau mode de transport en commun qui conjugue économie, écologie et douceur de vivre.
Un TCSP entre tradition et modernité
Ce projet s’intègre dans le cadre du plan de restructuration du réseau de transport du territoire qui comprend notamment le Plan Vélo et la mise en service prochaine du Transport en commun en site propre (TCSP), Yanéo.
Tout comme Yanéo, le Bus à haut niveau de service (BHNS) qui circulera dans les rues de Cayenne puis, Rémire-Montjoly et Matoury dans la seconde phase, les navettes fluviomaritimes sont également ce que l’on appelle un Transport en commun en site propre (TCSP). Ce système de transport public utilise une voie affectée à sa seule exploitation. Dans les zones sujettes aux embouteillages, ces transports plus rapides que les voitures constituent une solution attractive aux déplacements. Leur empreinte environnementale est inférieure au transport routier et répond ainsi aux impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Il s’inscrit dans le cadre du Plan climat et du programme national pour la transition énergétique et la croissance verte (Ministère de la transition écologique), adoptés par la CACL.
En empruntant les routes naturelles que sont les rivières de Montsinéry et de Cayenne, les deux lignes de transport fluidifieront également le trafic routier.
Le budget prévisionnel est de 6 700 000 € pour la construction des 5 débarcadères et des aménagements terrestres alentour.
Les chiffres clés du service (phase 1)
Deux lignes sont prévues au démarrage des lignes de navettes fluviomaritimes :
- Ligne 1 : Bourg de Montsinéry – Matoury (port du Larivot) - Cayenne (canal Laussat) sur 27 km
- Ligne 2 : Macouria (Soula, pointe Liberté) – Cayenne (canal Laussat) sur 15 km
La capacité : 2 navettes de 50 passagers selon les hypothèses de dimensionnement de la demande (1,7 M€ estimés achetés par le délégataire)
La Vitesse requise : 18 nœuds en charge (32,4 km/h)
La fréquence des départs
- 2 allées/retours par jour entre Montsinéry et Cayenne
- 4 allées/retours par jour entre Soula et Cayenne (dans un second temps)
- 8 allées/retours par jour entre la pointe Liberté et Cayenne
- 7 allées/retours par jour entre le port du Larivot et Cayenne
La fréquentation du service est estimée à 198 000 passagers/an
Les charges d’exploitation et charges financières sont estimées à 1 M€/an

Un projet environnemental en concertation avec les usagers
Avant le lancement des travaux, la CACL a déposé un dossier d’autorisation environnementale sur les impacts que pourrait avoir le projet sur la biodiversité des futurs sites de débarquement ainsi que les conditions de navigation.
C’est dans ce cadre qu’une procédure d’enquête publique a été lancée du 1er avril au 30 juin 2025 permettant à la population d’être informée, de donner son avis et faire des propositions.
Des projections des futurs débarcadères ont été présentées aux participants.
De manière générale, chaque site est pensé de manière à s’intégrer dans son environnement naturel autant pour son harmonie au sein des communes que pour la protection des espèces végétales et animales.
Ils se veulent également des lieux conviviaux et sécurisés pour les futurs passagers. En dehors du site du port du Larivot qui pour des raisons de sécurité sera accessible en bus, des parkings sécurisés pour les vélos et les voitures seront aménagés.
Le site du canal Laussat à Cayenne
Le ponton sera implanté le plus près possible des aménagements terrestres sans déstabiliser les talus existants par le dragage.
Un aménagement terrestre dissocié du quai existant et de sa station-service sera créé.
À la demande de la Mairie, une vue dégagée sur l’estuaire sera aménagée en déboisant une partie de la mangrove.
Le chenal envasé sera dragué.
L’aménagement sera coordonné avec le ponton de débarquement de la pêche artisanale.
Estimation des travaux : 1 800 000 €
Le site de Pointe Liberté à Macouria
Les accès seront harmonisés pour intégrer le futur sentier du littoral de la CACL sur la pointe du Conservatoire du littoral, ainsi que la route d’accès reprise par la commune.
L’accès au ponton des NFM sera indépendant des futurs pontons communaux.
Une estacade d’environ 30 ml permettra d’atteindre les profondeurs suffisantes et, en présence de houle et clapots sur ce secteur, un ponton lourd sera préconisé (flotteurs béton ou équivalents).
Une partie d’une parcelle qui empiète sur le parking sera acquise.
Estimation travaux : 2 100 000 €
Le site du Larivot de Matoury
Un débarcadère « provisoire » sera localisé à côté de la cale inclinée.
Pour limiter les déplacements des usagers dans l’enceinte du port sécurisé, un dépose-minute du bus sera effectué au plus près du débarcadère.
Le chenal de la DGTM sera utilisé pendant la phase des travaux du pont du Larivot.
Estimation travaux : 600 000 €
Le site du bourg de Montsinéry
La navette profitera du ponton existant au cœur du bourg.
La passerelle et le ponton seront couverts pour protéger les passagers du soleil et de la pluie.
Un carbet d’accueil sera aménagé : abris pour les vélos, plantations, éclairage, parvis et stationnement des véhicule.
Estimation travaux : 250 000 €