Dernière modification le 13 août 2025

Limiter l'enfouissement de nos déchets de nos déchets

Malgré toutes les avancées en matière de gestion des déchets, leur enfouissement au sein d’une ISDND (Installation de stockage de déchets non dangereux) demeure l’une des solutions pour les collectivités. D’autres voies comme leur incinération et revalorisation en énergie au sein d’une UVE (Unité de valeur énergétique) sont à explorer. Et pour chacun d’entre nous, il faut continuer de trier, composter, aller en déchetterie, consommer autrement et ne jamais relâcher nos efforts pour produire moins de déchets.

Fini les décharges !

Le mot décharge nous évoque un espace à ciel ouvert où se dresse une montagne de déchets au-dessus de laquelle planent les urubus. Or ce type de site n’est plus autorisé et la CACL a procédé à la mise aux normes des derniers sites sur du territoire en réhabilitant les décharges de Macouria, Roura et Cacao. Celle de Cayenne, au carrefour des Maringuoins, a pris le relais de manière plus écologique.

Les techniques de stockage de nos déchets ont beaucoup évolué depuis les années 60, début de l’ère du consumérisme. Les nouvelles ISDND jouent leur rôle de gestion avec un maximum de sécurité pour les humains et la nature.

Plus d’habitants, plus de déchets !

En 2008, nous sommes 115 425 habitants sur le territoire et la décharge des Maringouins reçoit 60 000 tonnes de déchets en moyenne. En 2024, nous sommes 151 103 et la décharge a traité 100113 tonnes de déchets en 2023. Des travaux réguliers mais coûteux permettent de juguler en partie ce flux toujours croissant, mais le site des Maringuoins n’est pas extensible et est arrivé à saturation.

Sans projet d’une nouvelle ISDND (Installation de stockage de déchets non dangereux), la CACL risque d’être confrontée à un problème environnemental et sanitaire sans précédent.

Un travail collectif

Les premières études de la CACL pour trouver un nouveau site de stockage ont débuté en 2015. Ce travail n’est pas unilatéral et chaque étape s’est faite en concertation avec les habitants, les associations citoyennes et environnementales et tous les organismes officiels de la Région et de l’État.

Obligation légale pour la CACL, deux concertations de la population ont également été lancées en 2018 et 2025. Lors de réunions publiques et en remplissant un formulaire, vous aviez l’occasion de poser vos questions et donner votre avis sur le projet en cours.

Une ISDND et une UVE, comment ça marche ?

Pour vous permettre de prendre part aux débats, qui animent notre société et vos élus, sur le nécessaire projet d’installation de la nouvelle ISDND et celui d’une Unité de valorisation énergétique (UVE), nous vous aidons à en comprendre le fonctionnement.

Un site de stockage de déchets non dangereux (ISDND) est conçu pour accueillir des déchets qui ne présentent pas de danger particulier pour la santé humaine ou l’environnement, mais qui ne peuvent pas être recyclés ou valorisés.

Première étape : le choix du site d’accueil

Un comité de pilotage est constitué en regroupant les représentants du monde agricole (Chambre d’agriculture), des collectivités (CTG, EPCI, communes), des services de l’État et de l’Aviation civile.
Chacun d’eux transmet ses projets, ses préconisations, les contraintes connues. Le site est sélectionné par le comité en tenant compte de plusieurs critères :

  • la distance des zones habitées et des entreprises
  • la nature du sol et du sous-sol et la proximité des nappes phréatiques, des rivières et des zones inondables
  • l’absence de captage d’eau potable à proximité
  • la proximité des zones de production des déchets
  • la compatibilité avec la circulation aérienne, etc.

Une rigoureuse analyse des risques liés à l’implantation, y compris les risques environnementaux, sanitaires et de sécurité est effectuée en respect des normes réglementaires. Un plan de gestion des risques est alors établi.

Deuxième étape : la préparation du site

Avant l’ouverture du site, des travaux de préparation sont réalisés. Dont notamment :

  • la reprise et l’entretien de la voirie existante pour les besoins de l’exploitation
  • le nivellement du terrain
  • la mise en place de systèmes de drainage et de réseaux de collecte
  • l’installation de barrières géologiques et artificielles pour éviter la contamination des sols et des nappes phréatiques

Troisième étape : l’acheminement des déchets

L’ISDND installée, les déchets sont acheminés vers le site par camions.
À leur arrivée, les déchets sont pesés et contrôlés pour vérifier leur conformité avec les types de déchets autorisés. Les déchets compactés sont alors déposés dans des casiers spécifiques, qui sont des compartiments sécurisés.

Ces casiers comprennent plusieurs couches d’étanchéité :

  • barrière passive : couche d’argile compactée
  • barrière active : bâches imperméables (géomembranes), bâches drainantes anti-poinçonnement (géotextile), réseau de drains qui récupère les résidus liquides (lixiviats) avant leur traitement
  • réseaux de collectes des effluents gazeux (biogaz) produits par la décomposition des déchets
  • couverture semi-perméable d’argile et de terre avant revégétalisassions pour éviter l’exposition des déchets à l’air

Ces couches d’étanchéité et le réseau de collecte évitent les pollutions dans le sol et les eaux.

Revaloriser nos déchets en électricité

Le projet de nouvelle ISDND de la CACL prévoit également une UVE (Unité de valorisation énergétique). Elle a pour objectif de limiter le tonnage des déchets enfouis par la valorisation énergétique de déchets incinérés. Sa capacité de traitement de 80 000 tonnes par an permettra de recevoir une partie des déchets d’autres EPCI : la CCEG (Communauté de communes de l’Est guyanais) et la CCDS (Communauté de communes des Savanes).

Les déchets sont d’abord brûlés dans une chaudière pour produire de la chaleur. Cette chaleur génère de la vapeur qui alimente des turbines produisant de l’électricité. Les résidus de combustion sont traités pour réduire leur impact environnemental. Les normes de pollution atmosphérique des usines d’incinération étant particulièrement sévères, les fumées d’incinération sont filtrées et neutralisées avant rejet dans l’atmosphère. De plus, la réglementation impose à l’exploitant de l’UVE d’assurer en permanence un suivi de la qualité des fumées et de les transmettre aux services de l’État.


Ainsi, l’UVE permettra de limiter l’enfouissement et, à terme, seules les cendres produites par cette usine seront enfouies.

Pour connaître tous les détails de ce grand projet, consultez ci-dessous le dossier de la dernière concertation. On vous explique le contexte, les enjeux et les impacts de ce projet porté par les conseillers communautaires de la CAC.