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Dernière modification le 12 août 2025
Lorsque l’on parle des « eaux usées », il est question de l’eau potable après utilisation humaine. Douches, vaisselles, lessives ainsi que les eaux utilisées par les industries. Ces eaux chargées de polluants doivent être assainies avant d’être rejetées dans la nature sans risque pour les écosystèmes et la santé humaine. Depuis 2002, la CACL a la charge de cet assainissement.
Comment épurer les eaux usées ?
L’épuration des eaux usées repose sur 3 phases :
- le prétraitement qui consiste au dégrillage, dessablage et dégraissage
- le traitement qui est la dégradation de la matière organique par les bactéries
- une phase de décantation
Avec 13 sites d’épuration des eaux usées sur son territoire, la CACL prouve là encore son savoir-faire et sa modernité. Sous forme de lagunage ou à boues activées, elles se situent sur l’ensemble des 6 communes :
- 9 lagunes à microphytes naturelles
- 2 lagunes à microphytes aérées
- 2 stations d’épuration à boues activées
Des boues revalorisées
La STEP (station d’épuration) Leblond à Cayenne a la capacité de traitement la plus importante (60 000 EH –Équivalent Habitant. Cette unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour).
L’assainissement s’y produit grâce aux bactéries qui, naturellement présentes dans les eaux usées, dégradent les matières organiques. Les boues produites par cette station font l’objet d’un traitement qui diminue leur teneur en eau (coagulation et pressage des boues) et les hygiénise (ajout de chaux).
Elles sont ensuite stockées et tenues à disposition à titre gratuit des agriculteurs afin d’amander leurs terres (selon un plan d’épandage et un arrêté préfectoral). Ces boues représentent un double intérêt pour les sols, pour la plupart acides en Guyane : un apport calcique dû à la chaux qui permet de remonter leur pH et un amendement en éléments fertilisants (matière organique, azote, phosphore, notamment).
Des fleurs pour assainir
En 2022, une nouvelle station de traitement des eaux usées a vu le jour quartier Maillard à Macouria. Quatre parterres (des « lits ») de chacun 368 m2 sur lesquels éclosent les magnifiques fleurs oranges et rouges des oiseaux de paradis et des cannas glauca. Cette une station de traitement à filtre vertical planté de végétaux est entièrement naturelle et sans produit chimique.
Les eaux usées passent à travers des bassins remplis de graviers plus ou moins gros dans lesquels on plante différents végétaux. Ces plantes développent un système de racines qui drainent, oxygènent et favorisent les bactéries épuratrices aérobies (se dit de micro-organismes qui se multiplient en présence d’oxygène). Le système de racines évite également le colmatage.
Ce système présente l’avantage de ne produire que peu ou pas de boue, mais de l’humus qui, a plus ou moins long terme, pourrait être utilisé pour la fertilisation des sols agricoles. Dans de bonnes conditions, cette solution d’assainissement offre des rendements épuratoires très élevés sur les matières organiques : jusqu’à 95 %.
Étendre les réseaux pour plus de protection
Le Schéma Directeur d’Assainissement des eaux usées (SDAEU) de la CACL intègre un zonage d’assainissement qui définit les secteurs en « assainissement collectif » et les secteurs en « assainissement non collectif ».
Ces dernières zones sont des zones sur lesquelles l’assainissement est effectué par des stations de traitement privés obligatoires. Or, 95% de ces systèmes d’assainissement non collectif ne sont pas aux normes.
Les travaux de la CACL sur les réseaux d’assainissement permettent ainsi de mettre en conformité réglementaire le territoire mais également de réduire les rejets d’eaux usées non traitées dans les fossés d’eaux pluviales puis dans le milieu naturel. C’est un moyen de lutter contre l’insalubrité et la pollution. Ils améliorent ainsi le cadre de vie en réduisant les nuisances visuelles et olfactives provoquées par ces rejets.
Chaque année, la CACL investit près de 8 millions d’euros pour déployer le réseau d’assainissement collectif et accroître la capacité de traitement des stations d’épuration.